Brevet Audax Périgueux 16 avril 2011

 

C'est vrai que ça ne faisait pas très sérieux. Depuis le temps que je roule, je n'avais dépassé le cap des 100km que trois fois. Je savais qu'il fallait que je franchisse le pas, donc quand j'ai trouvé un brevet Audax à Périgueux en plein milieu des vacances de Pâques, impossible de me débiner. En plus 150km ça fait raisonnable. Ce qui ne m'a pas empêché de passer une nuit atroce le vendredi soir – insomnie, mal au ventre, passage en revue des excuses bidon pour ne pas le faire.
   

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Finalement, à 8h au stade du COPO, il y avait plus de monde que prévu, et donc nous sommes partis en deux pelotons de vingt, direction Bergerac. Sans doute la Dordogne est très belle – elle l'est, en effet, je la connais – mais j'étais trop concentré sur mon affaire pour regarder autour de moi. Elle est aussi très vallonnée, avec des côtes assez raides. Cela aussi je le savais, donc j'aurai dû peut-être réaliser qu'un petit plateau de 44 dents n'était pas vraiment indiqué. Mais bon, je me sentais assez à l'aise en montée.

    C'était avec soulagement (pour moi) que nous nous sommes arrêtés à Fleix pour manger, un village assez charmant où nous avons fait le bonheur, et fait grimper le chiffre d'affaires, du patron de la supérette, qui avait commandé des baguettes en quantité industrielle pour nous ravitailler.

    C'est ici qu'un monsieur que j'ai cru reconnaître est venu à notre rencontre, nous parler. J'ai mis un moment à réaliser que c'était Noël Mamére, qui faisait du tourisme avec sa femme. A part Daniel Cohn-Bendit, que j'ai failli écraser Gare de l'Est, c'est la seule personne célèbre que j'ai rencontrée en France. Je commence à entrevoir une série.

     Le retour était à peu près similaire à l'aller, mais à l'envers, et plus difficile, étant donné l'accumulation de kilomètres. J'avais mes yeux rivés sur mon compteur pour savoir quelle distance il nous restait. A part un incident avec un jeune crétin dans une voiture tunée (très classe), qui s'est terminé par une forte odeur de caoutchouc brûlé, le trajet s'est passé sans encombre. 

      C'est au retour que je me suis rendu vraiment compte que c'est beaucoup plus agréable de rouler en groupe, et d'avoir des gens à qui parler. Je roulais avec un groupe de bergeracois et de périgourdins très sympathiques, et j'espère que j'aurai l'opportunité de rouler à nouveau avec eux quand nous descendrons dans le Sud-Ouest, maintenant que j'ai un maillot du club.  

Texte Ralph Kyte